Un essai clinique d'une thérapie cellulaire est actuellement en cours en France et au Royaume-Uni chez des patients victimes d'un infarctus du myocarde. Le principe est d'injecter dans le coeur des patients un nombre important de cellules souches réparatrices. Les tissus cardiaques peuvent ainsi se régénérer au bout de quelques mois. À terme, ce traitement pourrait devenir une alternative crédible à la greffe.
La thérapie consiste à prélever via une prise de sang des cellules souches d'une victime d'infarctus dans les sept à neuf jours après son accident. Ces cellules sont ensuite multipliées in vitro avant d'être injectées directement dans le coeur en très grande quantité dans la lésion de l'infarctus. Objectif : régénérer les tissus cardiaques endommagés.
La partie centrale de la thérapie innovante se déroule dans les centres de traitement cellulaire. Dans un environnement stérile et très réglementé, le prélèvement sanguin du patient contenant les cellules souches est trié et purifié. Un automate nettoie ainsi l'échantillon en éliminant les autres éléments, dont les globules rouges.
Une fois purifié, le condensé de cellules souches est installé dans un autre automate. Durant neuf jours, il est mélangé à un milieu de culture et un autre liquide contenant des facteurs de croissance. À l'issue de cette étape, les cellules sont transférées dans des poches puis réparties en quatre seringues : trois pour le patient et une pour le contrôle qualité. Les médecins ont alors 37 heures pour les injecter dans le cœur du patient, directement dans les tissus endommagés par l'infarctus. Au bout de six à douze mois, l'objectif est d'obtenir une régénération des cellules du coeur.
"Nous avons beaucoup d'espoir car ce traitement a pour objectif de diminuer l'incidence de l'insuffisance cardiaque, de diminuer la prise en charge médicamenteuse qui est coûteuse, la prise en charge par des dispositifs tels que le défibrillateur, la transplantation et l'assistance cardiaque…", confie le Pr Jérôme Roncalli, cardiologue et investigateur de l'étude clinique.
Le CHU de Toulouse est l'un des centres de référence dans l'essai clinique actuel. Quarante-quatre patients sont inclus dans cette étude réalisée en France et au Royaume-Uni. En cas de succès, cette thérapie cellulaire pourrait être proposée à tous les patients victimes d'un infarctus du myocarde à partir de 2020.
Source : francetvinfo.fr/6-6-2017