Comment l’art et la culture jouent un rôle de premier plan dans notre siècle ?
Telle était la question centrale lors du Sommet mondial sur les arts et la culture qui s’est tenu à Malte.
Nina Obuljen dirige l‘événement, elle vient par ailleurs d‘être nommée ministre de la Culture en Croatie : “Ce que nous apprenons aussi dans des rassemblements internationaux comme celui-ci : c’est que alors que l’Europe traverse une crise dans laquelle elle a peur de perdre certains éléments de sa société qu’elle considérait comme acquis, d’autres régions du monde n’ont pas de politique culturelle, il n’y a pas les régimes de soutien ; on ne se préoccupe pas de l‘état de l’artiste, de sa place dans la société ; il doit se battre contre cet état de fait.”
Bien sûr, l’impact et la valeur de la culture est toujours difficile à mesurer en ce qui concerne la résolution de problèmes de questions politiques ou sociales comme dans les zones de guerre comme la Syrie.
Rana Yazaji est une activiste syrienne : “Il est de notre devoir de créer des récits parallèles pour dire comment les arts et la culture pourraient changer beaucoup de choses, pourraient changer ce qui se produit dans les camps de réfugiés. L’art ne peut pas construire des maisons pour les personnes, mais il peut donner de l’espoir. Nous pouvons créer ensemble des souvenirs et nous pouvons imaginer un autre avenir ensemble à travers les arts et la culture.”
Le claveciniste d’origine iranienne Mahan Esfahani s’est produit dans le cadre de ce sommet. Il est aujourd’hui basé à Prague :
“Souvent, nous les musiciens ne prêtons pas vraiment attention à l’art visuel, et les artistes visuels font pas attention aux musiciens, les gens de théâtre ne font pas attention aux artistes et vous savez nous devons nous rendre compte que nous avons les mêmes amis. Nous faisons la même chose pour la société, nous avons les mêmes ennemis aussi. Donc, vous savez il est important que nous nous soutenions les uns les autres et je pense que des choses comme ce sommet sont très positives.”
La Palestinienne Marina Barham est co-fondatrice et directrice générale du théâtre Al-Harah. Elle a évoqué le parcours d’un jeune homme qui vivait dans un camp de réfugiés palestiniens près de Bethléem : “Ce jeune homme s’est toujours posé la question de savoir s’il devait aller jeter des pierres sur un soldat ou à un check-point, mais il sentait que s’il le faisait, il allait perdre sa vie. Aussi, il a décidé de s’inscrire à une formation théâtrale et maintenant Murad a une maîtrise et il voyage partout dans le monde ; il raconte l’histoire du camp de réfugiés, il raconte l’histoire de la Palestine et il cherche à obtenir justice pour son pays à travers la culture et les arts.”
Le Sommet mondial sur les arts et la culture a été lancé il y a 15 ans par La Fédération des Conseils des Arts et des Agences Culturelles. Son objectif : faire en sorte que les arts et la culture soient reconnus par les gouvernements et par les peuples pour leur contribution à la société. Elle est dirigée par Sarah Gerdner : “Les racines de cet événement vont très loin. Alors qu’il ne dure que 3 ou quatre jours avec un groupe très restreint de participants, l’impact, je pense, est énorme et il se répand partout quand chacun retourne dans son pays d’origine “.
Le groupe Kefana originaire de Malte s’est aussi produit pendant le sommet et il chante en maltais, Kris Spiteri : “Si vous regardez l’histoire mondiale vous voyez que, dans chaque groupe de protestation il y a une chanson – donc certainement l’art est très important, même pour l’identité, qui sommes-nous, nous sommes Maltais, nous avons ces mélodies, c’est moi. Cela fait partie de nous. J’ai un dicton : tout est politique, alors pourquoi pas l’art ?”
Wolfgang Spindler, euronews : “Pouvoir des arts et de la culture, tel a été le credo de cette réunion internationale. Ce sera une réalité dans la capitale maltaise en 2018 quand La Valette sera la capitale culturelle de l’Europe.”
Source : euronews.com/24-10-2016