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- Écrit par notre-planete.info/ juin 2013/ Le 16-6-2017
La population mondiale actuelle de 7,2 milliards devrait augmenter de près d'un milliard de personnes au cours des douze prochaines années, pour atteindre 8,1 milliards en 2025 et 9,6 milliards en 2050, selon un nouveau rapport des Nations Unies « Perspectives de la population mondiale : révision de 2012 » publié récemment au Siège des Nations Unies à New York.
Tous les deux ans, l'ONU entreprend une évaluation des tendances démographiques passées, actuelles et futures, une analyse publiée régulièrement sous le titre « Perspectives de la population mondiale ». La dernière en date, présentée le 13 juin 2013, comprend les données de 233 pays et régions à travers le monde.
Les régions en développement enregistreront la plus grande augmentation de population en passant de 5,9 milliards en 2013 à 8,2 milliards en 2050. Sur la même période, la population des régions développées restera, quant à elle, largement inchangée à environ 1,3 milliard de personnes.
M. John Wilmoth, directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES) de l'ONU a déclaré lors de la publication de cette étude : "Les tendances démographiques futures seront affectées par les trajectoires de ses trois composantes principales : fécondité, mortalité et migration, mais surtout par l'évolution de la fécondité".
Selon ce rapport, la croissance devrait être la plus rapide dans les 49 pays les moins développés, qui devraient doubler en taille, passant d'environ 900 millions d'habitants en 2013 à 1,8 milliard en 2050.
Les nouvelles projections apportent également des éclairages intéressants au niveau des pays. Ainsi, l'Inde devrait dépasser la Chine autour de 2028, date à laquelle les deux pays auront des populations de l'ordre de 1,45 milliard d'habitants.
La population indienne devrait continuer de croître pendant plusieurs décennies pour atteindre 1,6 milliard, diminuer lentement et se stabiliser à 1,5 milliard d'habitants en 2100. La population chinoise, quant à elle, devrait amorcer une diminution après 2030, pour atteindre 1,1 milliard d'habitants en 2100.
Le Nigeria devrait, lui, dépasser les Etats-Unis avant 2050, pour, à la fin du siècle, rivaliser avec la Chine comme le deuxième pays le plus peuplé du monde. En 2100, plusieurs autres pays devraient compter des populations de plus de 200 millions d'habitants, à savoir l'Indonésie, la Tanzanie, le Pakistan, la République démocratique du Congo, l'Éthiopie, l'Ouganda et le Niger.
Le rapport montre également que plus de la moitié de la croissance de la population mondiale d'ici 2050 devrait se produire en Afrique. La population de ce continent pourrait ainsi plus que doubler d'ici 2050, passant de 1,1 milliard aujourd'hui à 2,4 milliards en 2050, pour atteindre 4,2 milliards d'ici 2100.
"Globalement, la fécondité a baissé rapidement pendant les dernières décennies, en particulier depuis les années 60", a expliqué M. Wilmoth. "Plusieurs pays en développement, notamment la Chine, l'Inde, l'Indonésie, l'Iran, le Brésil ou l'Afrique du Sud, ont subi une chute accélérée du nombre moyen d’enfants par femme, ce qui, a-t-il précisé, a entraîné une diminution de la croissance des naissances dans la plupart du monde en développement."
Alors que la population du reste du monde devrait augmenter d'un peu plus de 10% entre 2013 et 2100, la population européenne devrait, quant à elle, diminuer de 14%, en raison d'une fécondité en dessous du taux de remplacement - 2,1 enfants par femme en moyenne - dans presque tous les pays européens.
Par conséquent, a fait observer M. Wilmoth, "ces populations vieillissent plus vite et sont confrontées à des défis en matière de santé et d’aide aux personnes âgées, dont le nombre est de plus en plus important. Certains de ces pays ont ainsi vu leur population décroître au cours de ces dernières années." Il s'agit principalement de la Russie et quelques-uns de ses anciens satellites, de la Roumanie et de l'Allemagne.
Enfin, le rapport indique que l'espérance de vie devrait augmenter dans les années à venir, poursuivant une tendance apparue au 20ème siècle lorsqu'elle était passée de 47 ans en 1950-1955 à 69 ans en 2005-2010. Au cours des 40 prochaines années, l'espérance de vie au niveau mondial devrait atteindre 76 ans en 2045-2050 et 82 ans en 2095-2100, conclut le rapport.
Source : notre-planete.info/ juin 2013/ Le 16-6-2017
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- Écrit par pourlascience.fr/ 7 juin 2017/ Par : François Savatier
Des fossiles d'homme anatomiquement moderne découverte à Jebel Ihroud, au Maroc, confirment l’origine africaine de notre lignée et révèlent qu’elle est bien plus ancienne que ce que l’on pensait.
Dans le registre fossile actuel, les plus anciens Homo sapiens connus – Omo 1 et Omo 2 – étaient éthiopiens et vieux d’environ 200 000 ans. Des « petits jeunes » comparés aux nouveaux doyens de notre lignée : les fossiles d'hommes modernes découverts et datés par l’équipe de Jean-Jacques Hublin, de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste, à Leipzig, sont au moins 100 000 ans plus vieux.
Ces fossiles, et une série d’autres découverts précédemment au même endroit mais mal datés, proviennent du site marocain du Jebel Ihroud. Dès 1961, les exploitants d’une mine de barytine y avaient découvert un crâne humain quasi complet. Plus tard, une boîte crânienne fragmentaire et une machoire inférieure d’enfant avaient été trouvés dans le même site. Ces fossiles étaient associés à des restes de faune et à des outils de pierre débités par la méthode Levallois, caractéristique du Paléolithique moyen. Toutefois, même s’ils rapportèrent les avoir découvert à la base du matériau remplissant la grotte, leurs découvreurs estimèrent que ces fossiles ne pouvaient dater de plus de 40 000 ans. Et, étant donné que les préhistoriens croyaient alors à l’existence d’une population néandertalienne en Afrique du Nord, ces restes humains furent attribués à cette espèce sœur de la nôtre.
Depuis, notre vision de l’évolution du genre Homo a beaucoup évolué : l’origine exclusivement européenne des néandertaliens et leur confinement à l’Eurasie ont été établis. Dès lors, il fallait réévaluer les fossiles de Jebel Ihroud, projet que Jean-Jacques Hublin a lancé en convainquant son collègue Abdelouahed Ben-Ncer, de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine à Rabat, au Maroc, de relancer l’étude du site. En 2004, de nouvelles fouilles sont entreprises dans la petite zone du site laissée de côté dans les années 1960. En analysant les strates de ce dépôt détritique solidifé, les chercheurs y ont mis au jour de nombreux restes de faune (gazelle, léopard, zèbres, bovidés, lions,…). Le fait qu’ils ne portent pas de traces de morsures de carnivores et leur association à des outils de pierre Levallois (pointes, éclats retouchés,…) suggère qu’ils ont été amenés là par l’homme. Cela semble d’autant plus plausible que les chercheurs ont aussi découvert une boîte crânienne humaine déformée par les mouvements de terrain (voir l'image ci-dessus) et accompagnées de plusieurs restes de la face, une mandibule quasi complète d’adulte, plusieurs éléments post crâniens et toute une série de dents. Les fossiles trouvés dans les années 1960 provenaient sans doute de la même strate. L’ensemble de ces restes représente au moins cinq individus : trois adultes, un adolescent et un enfant. Or la datation de la strate par la méthode de la thermoluminescence indique un âge de 315 000 ans (à 30 000 ans près). Confirmée par une autre méthode (la datatation par résonance de spin électronique ou ESR), cette date fait de ces restes les plus anciens fossiles d'Homo sapiens connus à ce jour.
Malgré leur caractère clairement sapiens, l'examen de ces fossiles révèle nombre de traits archaïques. Les plus évidents sont une forme de l’encéphale assez différente de celle des Homo sapiens récents et, pour l’un des crânes, des arcades sourcilières proéminentes. Toutefois, ce caractère éminemment archaïque pourrait avoir été déjà en voie de disparition, puisque, notent les chercheurs, ces arcades sont relativement petites par rapport à celles d’Homo neanderthalensis ou d’Homo heidelbergensis, l’ancêtre commun supposé des hommes modernes et des néandertaliens. Cette réduction des arcades s’accompagne d'une tendance au redressement du front qui, chez les humains du Jebel Ihroud comme chez tous les Homo sapiens, positionne la face à l'aplomb du front et non plus en avant. Plus gracile que celle d’un néandertalien, la face des hommes du Jebel Ihroud est aussi relativement courte. Ces caractéristiques et d’autres, notamment celles des dents et de la mandibule, suffisent à placer les individus du Jebel Ihroud parmi les Homo sapiens.
Pour s'en assurer, les chercheurs se sont toutefois livrés à une analyse morphométrique 3D, une technique statistique qui permet, après avoir mesuré de nombreux traits, de représenter les diverses formes anatomiques par des points dans un espace abstrait. Il en ressort que nos ancêtres de Jebel Ihroud se distinguent bien des néandertaliens ou des formes humaines anciennes (H. heidelbergensis notamment). Leurs caractéristiques faciales se placent au milieu du nuage de points correspondant aux hommes actuels et celles de leurs crânes parmi les fossiles d'Homo sapiens anciens et récents.
Pour autant, les chercheurs constatent qu’une certaine diversité règne parmi les formes anciennes d’Homo sapiens en Afrique. Les fossiles du Jebel Ihroud peuvent être rapprochés de ceux de Omo 1 et 2 (195 000 ans, Éthiopie) et de celui de Florisbad (259 000 ans, Afrique du Sud), un crâne au statut incertain, mais qui passe pour appartenir à Homo sapiens pour certains paléoanthropologues. Omo 2 vient par exemple se placer entre deux fossiles du Jebel Ihroud. Ainsi, certains des traits des fossiles de Jebel Ihroud se retrouvent en plusieurs endroits d’Afrique à des époques différentes. Ceci suggère une évolution d’Homo sapiens « en mosaïque » à l'échelle du continent (les différents traits sapiens ont évolué à des vitesses différentes suivant les régions). Une impression que confirme la circulation d'un bout à l'autre de l'Afrique d'un trait culturel : peu après 300 000 ans, les outils de pierre fabriqués par les hommes du Jebel Ihroud se rencontrent aussi en Afrique du sud et de l’est. Les chercheurs expliquent ce lien par un épisode climatique ayant entraîné une très forte réduction du Sahara il y a quelque 330 000 ans, rendant possible la circulation entre l’Afrique du nord et le reste du continent. Au final, les nouveaux fossiles marocains confirment que la différentiation de la forme humaine sapiens a bien eu lieu en Afrique et sur une vaste échelle de temps, puisqu’elle était déjà en marche il y a plus de 300 000 ans.
Source : pourlascience.fr/ 7 juin 2017/ Par : François Savatier
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- Écrit par Culture et Recherche n° 133, été 2016 – 96 pages. Dossier coordonné par Pascal Liévaux et Christian Hottin (Direction générale des patrimoines)
Quelles formes prennent les relations entre recherche scientifique et patrimoine ?
En 2016, cette question se pose dans un contexte marqué par trois évolutions majeures : d’une part, le patrimoine rassemble désormais dans les pratiques professionnelles comme dans les organisations institutionnelles des ensembles de métiers et de disciplines très divers ; d’autre part, le monde de l’enseignement supérieur a été profondément bouleversé par les réformes de la décennie écoulée, qui ont conduit à de nouveaux modes d’organisation et de financement de la recherche ; enfin, à l’interface de ces deux situations émerge dans nombre d’établissements et administrations culturels une fonction de pilotage de la recherche et de coordination scientifique.
Ce numéro de Culture et Recherche aborde la question en faisant alterner articles de synthèses, exemples pris dans des contextes variés, réflexions sur des problématiques en plein développement et points de vue de chercheurs de différentes disciplines. Pour tous ceux qui travaillent dans le monde du patrimoine ou qui s’y destinent, il se veut un outil de découverte et de questionnement.
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- Écrit par euronews.com/ 10-8-2016
Cette partition a été écrite par Franz Schubert en 1828, juste avant sa mort.
Près de 200 ans plus tard, des scientifiques allemands vont pouvoir confirmer son authenticité. Grâce à une méthode révolutionnaire, ils ont recherché la présence d’un filigrane incrusté dans le papier comme cela était d’usage au XIXe siècle.
Mais au lieu de sonder le papier avec un scanner traditionnel, les chercheurs utilisent une lumière à infrarouge, appelée aussi radiation thermique, qui n’est pas obscurcie par l’encre ou les mauvaises colorations.
Le papier est placé entre une paroi chaude et un appareil photo à infrarouge. Et comme le filigrane a rendu le papier plus fin, la température y est différente. C’est ce que détecte l’infrarouge.