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C'est une découverte étonnante annoncée récemment par une équipe de chercheurs français.Les écrevisses aussi peuvent être anxieuses. C'est une découverte étonnante que vient d'annoncer une équipe de chercheurs français du CNRS et de l'université de Bordeaux dans la revue "Science".C'est la première fois que l'on observe un comportement d'anxiété chez un invertébré. Attention, anxiété ne veut pas dire peur. La peur est une réaction largement répandue dans le monde animal. Face à un danger la plupart des animaux manifestent de la peur.

Le comportement d'anxiété est différent. Il persiste après coup, c'est à dire qu'il se manifeste alors que le danger ou la cause du stress n'est plus présente.


On savait que l'Homme et quelques vertébrés pouvaient éprouver de l'anxiété. Mais que l'écrevisse, cet invertébré doté d'un cerveau assez rudimentaire composé de quelques dizaines de milliers de neurones seulement comparées aux dizaines de milliards de neurones qui constituent le nôtre, que cette écrevisse donc, puisse elle aussi manifester de l'anxiété après avoir subi un stress c'est une découverte.

Les tests

Pour leur étude les chercheurs bordelais ont stressé des écrevisses en les soumettant à de brefs champs électriques, dans leur aquarium, sur une période de 30 minutes. Au bout d'un moment les bêtes à pinces se sont mises à faire des sortes de bons en arrière comme pour s'échapper de ces champs électriques qu'elles perçoivent et qui, semble-t-il, les dérangent.
Ensuite, pour évaluer l'anxiété de ces écrevisses stressées, les scientifiques les ont placées dans un labyrinthe aquatique en forme de croix. Deux des bras de cette croix étaient éclairés, et deux étaient dans l'obscurité (de façon générale les écrevisses préfèrent naturellement la pénombre qui semble les rassurer mais elles ont aussi une sorte de curiosité qui les pousse à explorer leur environnement y compris les zones éclairées). C'est ce comportement exploratoire que les scientifiques ont voulu évaluer en les mettant dans ce labyrinthe.

Les observations

Les écrevisses sont restées préférentiellement dans les zones sombres de l'aquarium alors que des écrevisses n'ayant pas subi de champs électriques ont exploré l'ensemble du labyrinthe y compris les zones éclairées.

Selon les chercheurs le fait de rester dans les zones sombres de l'aquarium pour les écrevisses stressées est typique d'un comportement d'anxiété. Suite au stress subi, l'animal cherche à minimiser les risques de rencontrer un agresseur.

Des similitudes entre écrevisses et humains

Les chercheurs ont découvert que chez les écrevisses anxieuses, la concentration de certaines molécules comme la sérotonine augmente. Or nous produisons également cette molécule dans des contextes de stress. Elle régule plusieurs réponses liées à l'anxiété.
Mieux encore, les chercheurs ont montré que s'ils injectaient aux écrevisses anxieuses, un anxiolytique d'usage courant chez l'humain, celles-ci cessaient de se replier dans les zones sombres de l'aquarium. Autrement dit, leur comportement d'anxiété disparaissait. Les écrevisses sont sensibles aux mêmes anxiolytiques que nous.

Source : franceinfo.fr

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