C'est une véritable révolution dans le domaine de la neurochirurgie : réaliser des images de l'intérieur du cerveau en pleine opération. Avec le CHU de Lille, l'hôpital Pasteur de Nice est la seule structure hospitalière française à être doté depuis quelques mois d'un système d'IRM – imagerie par résonance magnétique – mobilisable alors même que le patient est sur la table d'opération. Si cette technique est déjà utilisée, mais avec des scanners différents, dans les cas d'opérations appelées « stimulation cérébrale profonde », la méthode a de quoi impressionner.
À quoi sert-elle ? Que ce soit pour des stimulations cérébrales ou des opérations de chirurgie éveillée, les chirurgiens peuvent désormais cibler, de la manière la plus précise possible, la partie du cerveau à soigner afin de ne pas créer d'effets secondaires supplémentaires ou atteindre des fonctions essentielles à la vie telles que le langage. Pour cela, ils sont aidés par des robots ultramodernes, qui apportent précision et rapidité.
Autre prouesse chirurgicale : les médecins de Nice sont capables d'interpréter en direct, avec les malades, les images que leurs machines produisent. Les deux méthodes de stimulation et de chirurgie éveillée – comme le dit son nom – sont en effet pratiquées sur des patients éveillés provisoirement afin de tester « en direct » si les soins chirurgicaux sont efficaces et s'ils réduisent les symptômes de la maladie.
Précision et rapidité
Grâce à ces techniques, les chirurgiens niçois sont capables aujourd'hui d'opérer des personnes atteintes de tumeurs cérébrales, de malformations vasculaires cérébrales ou congénitales, ou de traumatismes crâniens. Soit une dizaine d'opérations de chirurgie éveillée, ainsi qu'une vingtaine de stimulations cérébrales profondes par an. Cette dernière peut, elle, être destinée par exemple aux patients atteints de la maladie de Parkinson, un trouble évolutif pour lequel il n'existe aujourd'hui aucun traitement de guérison totale. L'idée est donc de réduire les symptômes – tremblements – au maximum et de façon permanente, ce que, dans certains cas, les médicaments ne sont plus capables de faire.
« Nous sommes en train petit à petit de simplifier la technique, ajoute Denys Fontaine, neurochirurgien réputé du CHU de Nice, en se basant idéalement uniquement sur l'imagerie. On essaye aujourd'hui de visualiser plus précisément les cibles anatomiques à soigner ou à stimuler. Celles qui ne sont pas visibles à l'IRM, on cherche à les identifier par d'autres moyens comme la stimulation pendant l'opération ou l'électrophysiologie – étude de l'activité électrique des neurones. »
Source : lepoint.fr / Par : Pauline Tissot /29/10/2015