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- Écrit par pourlascience.fr/ Propos recueillis par Marie-Neige Cordonnier/1 mars 2017
Un consensus scientifique existe sur la définition des perturbateurs endocriniens. Pourquoi la Commission européenne tarde-t-elle tant à en fournir des critères d'identification ? Entretien avec Barbara Demeneix, professeure au Muséum national d’histoire naturelle.
En 2013, la Commission européenne (CE) devait fournir des critères d’identification des perturbateurs endocriniens, ces substances qui perturbent le système hormonal, afin que les lois sur les pesticides (2009) et les biocides (2012) puissent entrer en vigueur. Elle ne l’a toujours pas fait, prétextant un manque de consensus scientifique et la nécessité d’une étude d’impact. Deux mauvaises excuses, expliquent dans un article sept chercheurs indépendants, dont Barbara Demeneix, professeure au Muséum national d’histoire naturelle.
Qu’est-ce qui vous a poussés à agir?
Barbara Demeneix : En juin 2014, au lieu de définir ses critères, la CE a publié une feuille de route proposant quatre options pour identifier les perturbateurs endocriniens et planifiant une étude des impacts économique, social et environnemental potentiels de chacune, afin d’aider à en choisir une. C’est la présentation de ce programme, le 1er juin 2015 à Bruxelles, qui a tout déclenché. Nous étions plusieurs représentants de l’Endocrine Society inscrits et avons tous été choqués par l’annonce de cette étude d’impact. Il était clair que la réunion était montée pour montrer qu’il n’existait pas de consensus sur la définition des perturbateurs endocriniens, et qu’il était difficile d’en définir des critères d’identification. Or il existe bien un consensus scientifique !
Et aucune étude d’impact n’y changera rien. Nous avons donc décidé d’écrire cet article.
Quel est votre message?
B. D.: Il est triple. D’abord, nous montrons qu’il y a consensus sur la définition donnée par l’Organisation mondiale de la santé en 2002: « Une substance ou un mélange exogène qui modifie la/les fonction(s) du système endocrinien et qui, en conséquence, a des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de sa descendance ou des (sous-)populations. » Cette définition est celle utilisée depuis et n’a jamais, à notre connaissance, été remise en question. Même la feuille de route de la CE se réfère au « consensus général » sur cette définition !
Ensuite, lors de la réunion, la notion toxicologique de puissance, c’est-à-dire d’activité en fonction de la concentration, a pris une importance déplacée. Ce terme est imprécis et n’est pas pertinent pour définir les perturbateurs endocriniens et leurs dangers, plusieurs études ayant montré que leur effet n’est pas toujours proportionnel à la dose. Enfin, nous montrons que l’étude d’impact est un non-sens quand il s’agit, comme ici, d’évaluer un danger, et non un risque. En particulier, il n’existe pas assez de tests. Ainsi, pour évaluer les effets des pesticides sur le développement du cerveau, aucun test n’est encore ratifié par l’OCDE. Impossible d’étendre à d’autres produits, par exemple, l’étude que nous avons menée en 2015 avec Leo Trasande sur l’impact de la perte de QI liée à l’exposition à des organophosphates. Sans compter que les effets de la plupart des pesticides sur le neurodéveloppement n’ont pas été testés.
Que préconisez-vous pour réglementer les perturbateurs endocriniens ?
B. D. : De les classer en trois catégories en fonction du niveau de preuve, comme cela est fait pour les substances cancérigènes. Il s’agit de la 3e option de la CE, et nous montrons qu’elle remplit tous les critères recherchés.
La CE a-t-elle réagi ?
B. D. : Absolument pas. Pourtant, à Berlin, d’autres sont arrivés à la même conclusion depuis. La CE se préparerait-elle à changer la loi, afin qu’elle ne repose plus sur le danger mais sur le risque, bien moins contraignant car autorisant des seuils? Nous le craignons, car c’est ce que visent le CEFIC et l’EPCA, les lobbies européens de la chimie et de l’industrie des pesticides, comme le dénonce la journaliste Stéphane Horel dans son livre Intoxication.
Source : .pourlascience.fr/ Propos recueillis par Marie-Neige Cordonnier/1 mars 2017
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- Écrit par pourlascience.fr/le 26-1-2017/ Par : Paco Nérin
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- Écrit par techno-science.net/ Le 28 mai 2015
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- Écrit par franceinfo.fr
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