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- Écrit par http://icm-institute.org/ déc.2015
Les TOC, un trouble sévère ?
Anciennement classé parmi les troubles anxieux, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est un trouble sévère répandu dans la population actuelle puisque 2% à 3% de la population sont touchés par un TOC. Il représente aujourd’hui la 4ème maladie la plus fréquente traitée en psychiatrie après les troubles phobiques, les addictions et les troubles dépressifs. La maladie peut apparaître tôt, y compris dès l’enfance et son évolution est chronique : 65% des personnes atteintes ont déclenché ce trouble avant l’âge de 25 ans et 15% après 35 ans.
Le trouble obsessionnel compulsif est une maladie invalidante tant pour le sujet qui en souffre que pour son entourage. Il se manifeste par 2 grandes catégories de symptômes : les obsessions sous la forme de pensées, d’images à contenus désagréables qui s’imposent involontairement au sujet. Ces obsessions génèrent une anxiété majeure et nécessitent de la part de ce dernier la réalisation de comportements répétés, des rituels pour tenter d’apaiser ces idées angoissantes.
Actuellement, les traitements par psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) et / ou les antidépresseurs sérotoninergiques permettent d’améliorer les deux tiers des patients. Cependant, les formes résistantes aux traitements classiques et en particulier les formes très sévères (20% des formes résistantes) font l’objet de recherches particulières, notamment à l’ICM, pour développer des innovations thérapeutiques.
Et la recherche ?
A l’ICM, la recherche s’organise selon 3 axes majeurs : mieux comprendre ce qu’il se passe dans le cerveau des personnes atteintes de troubles obsessionnels et compulsifs, mieux guérir en optimisant les traitements existants, et enfin mieux soigner en développant des dispositifs d’aide et de lutte contre ce handicap.
L’équipe de Luc Mallet, Psychiatre et chercheur en neurosciences développe des projets de recherches fondamentale et clinique pour essayer de comprendre les fonctions cérébrales impliquées dans la pathologie en étudiant le comportement à la fois chez le modèle expérimental et chez l’homme.
À partir de techniques de neuroimagerie cérébrale, les chercheurs ont pu identifier que certaines régions du cortex, les régions orbito-frontales (placées au-dessus des yeux) se trouvent impliquées dans l’émergence de certains symptômes parmi les plus importants, notamment le doute envahissant probablement à l’origine des comportements de vérification.
En outre, l’équipe cherche à proposer des solutions innovantes notamment dans les formes les plus résistantes à l’aide des différentes approches thérapeutiques comme les psychothérapies expérimentales, l’utilisation de la stimulation transcrânienne ou encore la stimulation cérébrale profonde. Récemment, grâce à cette dernière technique, les chercheurs ont découvert qu’en modulant l’activité de circuits cérébraux très précis, les symptômes exprimés dans la maladie pouvaient être atténués voire totalement supprimés. Cette approche consiste à moduler l’activité de circuits cérébraux dysfonctionnels. Ces réseaux doivent être mieux identifiés pour espérer augmenter l’effet thérapeutique. Pour cela, l’équipe a récemment inclue dans ses recherches des techniques dites de stimulation optogénétique chez des modèles expérimentaux de TOC. Cette approche translationnelle entre l’Homme et le modèle expérimental est essentielle pour mieux caractériser les circuits cérébraux qui sont à l’origine du TOC et pourrait, à terme, être un atout majeur pour améliorer les traitements des patients.
« Aujourd’hui, notre objectif est de développer les traitements de demain pour une approche plus personnalisée tant sur le plan thérapeutique qu’au niveau de la prise en charge globale du patient ». Pr. Luc Mallet, Responsable de l’équipe « Comportement, émotion et ganglions de la base » à l’ICM.
Source : http://icm-institute.org/ déc.2015
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- Écrit par ambafrance-ca.org/ déc.2015
Une cotutelle de thèse est un programme offert conjointement par deux établissements d’enseignement supérieur, l’un au Canada et l’autre en France. Ce programme permet aux étudiants d’obtenir un double diplôme (ou un diplôme conjoint) de doctorat, délivré et reconnu par les institutions des deux pays. Les étudiants qui suivent un programme de cotutelle bénéficient d’une expérience de recherche internationale inestimable. Leurs travaux de recherche sont conduits à la fois au Canada et en France. La cotutelle est un atout exceptionnel pour les étudiants et pour la coopération entre les institutions canadiennes et françaises.
La cotutelle de thèse offre aux doctorants une opportunité unique d’assimiler différentes méthodes de travail et approches scientifiques, d’utiliser les équipements des différents laboratoires, ce qui enrichit considérablement leur formation et leur travail de recherche.
En favorisant la mobilité internationale des étudiants en doctorat, la cotutelle de thèse permet en outre d’établir et de renforcer les collaborations entre laboratoires de recherche des deux pays.
Il ne s’agit donc pas de délivrer « deux doctorats pour une seule thèse », mais de reconnaître conjointement le travail accompli par l’étudiant dans les deux établissements, sous la supervision des deux encadreurs.
La législation française permet aux universités une grande flexibilité dans la mise en place des cotutelles de thèse. L’article 4 de l’arrêté du 6 janvier 2005 les autorise à déroger aux dispositions françaises si celles-ci sont contradictoires avec les exigences de l’institution étrangères partenaires.
Les atouts des cotutelles de thèse
* augmentation de l’attractivité des systèmes d’enseignement supérieur et de recherche des deux pays ;
* amélioration de l’expérience universitaire, scientifique, culturelle et humaine du doctorant ;
renforcement des collaborations dans le domaine de la recherche scientifique.
Le financement d’une cotutelle
Pour mener à bien un projet de thèse en cotutelle, deux types de financement sont nécessaires : le financement de la thèse elle-même et le financement du coût additionnel lié à la mobilité internationale (voyage et coût du séjour à l’étranger).
L’Ambassade de France propose des opportunités de financement spécifiquement dédiées aux étudiants canadiens en cotutelle avec la France. pour plus d’informations sur l’ensemble des programmes de financements disponibles pour les doctorants en cotutelle (français et canadiens), consultez la page page dédiée de notre service.
Source : ambafrance-ca.org/ déc.2015
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- Écrit par lepoint.fr / Par : Pauline Tissot /29/10/2015
C'est une véritable révolution dans le domaine de la neurochirurgie : réaliser des images de l'intérieur du cerveau en pleine opération. Avec le CHU de Lille, l'hôpital Pasteur de Nice est la seule structure hospitalière française à être doté depuis quelques mois d'un système d'IRM – imagerie par résonance magnétique – mobilisable alors même que le patient est sur la table d'opération. Si cette technique est déjà utilisée, mais avec des scanners différents, dans les cas d'opérations appelées « stimulation cérébrale profonde », la méthode a de quoi impressionner.
À quoi sert-elle ? Que ce soit pour des stimulations cérébrales ou des opérations de chirurgie éveillée, les chirurgiens peuvent désormais cibler, de la manière la plus précise possible, la partie du cerveau à soigner afin de ne pas créer d'effets secondaires supplémentaires ou atteindre des fonctions essentielles à la vie telles que le langage. Pour cela, ils sont aidés par des robots ultramodernes, qui apportent précision et rapidité.
Autre prouesse chirurgicale : les médecins de Nice sont capables d'interpréter en direct, avec les malades, les images que leurs machines produisent. Les deux méthodes de stimulation et de chirurgie éveillée – comme le dit son nom – sont en effet pratiquées sur des patients éveillés provisoirement afin de tester « en direct » si les soins chirurgicaux sont efficaces et s'ils réduisent les symptômes de la maladie.
Précision et rapidité
Grâce à ces techniques, les chirurgiens niçois sont capables aujourd'hui d'opérer des personnes atteintes de tumeurs cérébrales, de malformations vasculaires cérébrales ou congénitales, ou de traumatismes crâniens. Soit une dizaine d'opérations de chirurgie éveillée, ainsi qu'une vingtaine de stimulations cérébrales profondes par an. Cette dernière peut, elle, être destinée par exemple aux patients atteints de la maladie de Parkinson, un trouble évolutif pour lequel il n'existe aujourd'hui aucun traitement de guérison totale. L'idée est donc de réduire les symptômes – tremblements – au maximum et de façon permanente, ce que, dans certains cas, les médicaments ne sont plus capables de faire.
« Nous sommes en train petit à petit de simplifier la technique, ajoute Denys Fontaine, neurochirurgien réputé du CHU de Nice, en se basant idéalement uniquement sur l'imagerie. On essaye aujourd'hui de visualiser plus précisément les cibles anatomiques à soigner ou à stimuler. Celles qui ne sont pas visibles à l'IRM, on cherche à les identifier par d'autres moyens comme la stimulation pendant l'opération ou l'électrophysiologie – étude de l'activité électrique des neurones. »
Source : lepoint.fr / Par : Pauline Tissot /29/10/2015
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- Écrit par unesco.org/Fr
Le Comité du patrimoine mondial, réuni à Bonn (Allemagne) du 28 juin au 8 juillet sous la présidence de Maria Böhmer, ministre adjointe aux affaires étrangères et députée au Bundestag, a clos aujourd’hui ses travaux. Le Comité a inscrit 24 nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial et approuvé l’extension de trois biens. Trois sites ont été ajoutés à la Liste du patrimoine mondial en péril et un site en a été retiré. La 40e session du Comité du patrimoine mondial aura lieu à Istanbul (Turquie) du 10 au 20 juillet 2016.
Au cours de cette session, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a lancé la Coalition mondiale « Unis pour le patrimoine » qui vise à renforcer la mobilisation en réponse aux dommages infligés au patrimoine culturel, notamment au Moyen-Orient. Le Comité du patrimoine mondial a par ailleurs adopté la Déclaration de Bonn qui recommande que la dimension culturelle soit intégrée aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies lorsque cela est pertinent et que l’UNESCO coordonne la réponse internationale relative à la protection du patrimoine en situation de conflit ou de catastrophe naturelle.
Les sites inscrits sur la Liste du patrimoine en péril sont :
Hatra (Iraq)
La Vieille ville de Sana’a (Yémen)
L’Ancienne ville de Shibam et son mur d’enceinte (Yémen)
Le site de Los Katíos (Colombie) a été retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril sur laquelle il figurait depuis 2009.
Le Comité a inscrit un nouveau site mixte (naturel et culturel) –Montagnes Bleues et monts John Crow (Jamaïque)- et 23 sites culturels :
La Speicherstadt et le quartier Kontorhaus avec la Chilehaus (Allemagne)
Art rupestre de la région de Hail (Arabie saoudite)
Sites du tusi (Chine)
Christiansfeld, une colonie de l'Eglise morave (Danemark)
Paysage de chasse par force de Zélande du Nord (Danemark)
Missions de San Antonio (Etats-Unis)
Suse (République islamique d’Iran)
Paysage culturel de Maymand (République islamique d’Iran)
Nécropole de Bet She’arim – Un haut lieu du renouveau juif (Israël)
Palerme arabo-normande et les cathédrales de Cefalú et Monreale (Italie)
Sites de la révolution industrielle Meiji au Japon : sidérurgie, construction navale et extraction houillère (Japon)
Site du baptême « Béthanie au-delà du Jourdain » (Al-Maghtas) (Jordanie)
Les climats du vignoble de Bourgogne (France)
Coteaux, maisons et caves de Champagne (France)
Système hydraulique de l'aqueduc de Padre Tembleque (Mexique)
Grande montagne Burkhan Khaldun et son paysage sacré environnant (Mongolie)
Site du patrimoine industriel de Rjukan-Notodden (Norvège)
Aires historiques de Baekje (République de Corée)
Le pont du Forth (Royaume-Uni)
Jardin botanique de Singapour (Singapour)
Ephèse (Turquie)
Paysage culturel de la forteresse de Diyarbakır et des jardins de l’Hevsel (Turquie)
Paysage culturel industriel de Fray Bentos (Uruguay)
Le Comité du patrimoine mondial a approuvé l’extension de trois sites :
Aires protégées de la région florale du Cap [Extension du bien « Aires protégées de la région florale du Cap »] (Afrique du Sud)
Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle : Camino francés et chemins du nord de l’Espagne [extension du bien « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle] (Espagne)
Parc national de Phong Nha – Ke Bang [nouvelle proposition d’inscription au titre de nouveaux critères et extension du « Parc national de Phong Nha-Ke Bang »] (Viet Nam)
Les nouvelles inscriptions portent à 1031 le nombre de sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial répartis dans 163 pays.
Source : unesco.org/Fr
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Des climatologues ont montré comment des changements de température dans l’hémisphère Nord ont provoqué une rapide aridification du Sahara il y a près de 5000ans.
Au milieu du XIXe siècle, lors d’un trajet entre Tripoli et Tombouctou, l’explorateur allemand Heinrich Barth découvrit des peintures et des gravures sur rochers figurant des scènes de chasse et des animaux. Ces traces, datées d’il y a 11 000 à 5 500 ans, témoignent d’une époque où le Sahara était bien différent d’aujourd’hui. En effet, le désert actuel était alors couvert d’une végétation tropicale et de fleuves : le Sahara était « vert ». Cependant, il y a environ 5 500 ans, la région a connu une aridification extrêmement rapide, laissant la place au désert tel que nous le connaissons aujourd’hui. Une équipe internationale, dont fait partie Thibaut Caley, du laboratoire EPOC (CNRS et université de Bordeaux), a mis en évidence le rôle d’une baisse des températures dans les hautes latitudes de l’hémisphère Nord dans la disparition du Sahara vert.
Précédée et suivie de conditions climatiques arides, cette période humide africaine qui a duré environ 6 000 ans a été exceptionnelle. Sa fin est cependant mal connue, notamment la rapidité et la synchronicité de l’aridification à toute la région du Sahara et du Sahel. Pour clarifier cette question, Thibaut Caley et ses collègues ont d’abord analysé des sédiments marins dans le golfe de Guinée. Ils se sont surtout intéressés à la cire qui couvre les feuilles des plantes et que l’on retrouve dans les dépôts sédimentaires. La composition en isotopes stables de l’hydrogène de ces cires permet de reconstruire l’intensité du cycle hydrologique (cette composition peut être reliée à la composition de l’eau de pluie utilisée par les plantes). Grâce à cet indicateur, les chercheurs ont montré que les précipitations ont fortement diminué il y a entre 5 800 et 4 800 ans dans la région du Cameroun et dans le centre du Sahel-Sahara. Une observation similaire a été établie dans le nord-est de l’Afrique, attestant d’un phénomène global. Par ailleurs, la baisse du niveau du lac Tchad d’une centaine de mètres vers 5 200 ans et l’augmentation des poussières dans le nord-ouest de l’Afrique vers 5 500 ans sont aussi des signes d’une grande sécheresse.
Pour comprendre ce qui s’est passé, les chercheurs ont étudié les phénomènes atmosphériques qui jouent sur l’apport d’humidité dans la région. Les sources d’humidité pour le Sahel et le Sahara sont, d’une part, l’océan Atlantique et, d’autre part, la mousson venant d’Afrique centrale. Les volumes de précipitations ainsi que leur caractère saisonnier sont modulés par deux courants atmosphériques, le jet d’est tropical (TEJ) et le jet d’est africain (AEJ). Le premier évolue à haute altitude et près de l’équateur tandis que le second se situe à plus basse altitude mais plus au nord. Si le TEJ ralentit, les conditions sont plus arides et, inversement, un AEJ plus fort provoque des conditions sèches.
Mais quel phénomène a pu perturber le TEJ et l’AEJ de sorte à provoquer l’aridification du Sahara vert ? Cela pourrait être à chercher dans les hautes latitudes de l’hémisphère Nord. En effet, de nombreux indicateurs montrent que les températures estivales dans la région s’étendant du Groenland à la mer de Norvège auraient baissé il y a entre 6 000 et 5 000 ans. Cela pourrait être dû à un ralentissement des courants dans l’océan Atlantique qui ramènent de l’eau chaude et salée des basses latitudes vers le Nord (on parle de circulation thermohaline) ou à une expansion du vortex polaire de l’hémisphère Nord, qui apporte du vent froid plus au Sud.
Pour comprendre comment ce phénomène a pu influer sur les conditions climatiques au Sahara, les chercheurs ont utilisé un modèle numérique du climat qui reproduit les conditions de l’époque avec un refroidissement, de 0,5 °C à 2,5 °C, de l’Atlantique Nord. Les chercheurs ont montré que les anomalies de température se manifestent alors jusqu’au nord de l'Afrique, ce qui a pour conséquence de ralentir le TEJ, réduisant les précipitations. Par ailleurs, la baisse des températures au sol dans le Sahara bloque aussi la remontée vers le nord de la mousson, conduisant à une baisse des précipitations dans le Sahel. Les chercheurs ont aussi montré que ces conditions ont renforcé l’AEJ, accentuant encore une fois l’aridification de la région.
Ainsi, une variation de température aux hautes latitudes de l’hémisphère Nord pourrait avoir déclenché un effet en cascade avec des rétroactions qui ont finalement conduit à la disparition du Sahara vert. De façon plus générale, comme le souligne Thibaut Caley, « ces travaux confortent également l’hypothèse selon laquelle les changements futurs de température dans les hautes latitudes de l’hémisphère Nord pourraient avoir d’importantes répercussions sur le cycle hydrologique saharien et par conséquent sur les populations de cette région. »
Source : pourlascience.fr/Par : Sean Bailly/ 20-12-2016